reportage photographique au Festival international du film de Locarno 2018

Carte blanche pour le journal Le Temps.

Comme pour nombre de cinéphiles, le festival de Locarno est une vieille connaissance. Couvrir Locarno, ne plus être un simple spectateur, mais un « regardeur » est une envie qui est venue assez naturellement. Les gens d’images sont forcément attirés par les images, le cinéma appelle la photographie.

Ici, tout est fait pour contenter les spectateurs exigeants, nous sommes au royaume de la mise en scène, tant sur les écrans que lors des cérémonies ou des présentations de films. Le show est finement réglé.

Toute la difficulté lorsque les choses sont ainsi livrées sur un plateau, est d'arriver à se détacher des images indispensables, ainsi que des clichés iconiques. Autant de photographies ayant leur utilité par ailleurs.

Une solution pour se libérer la rétine est de simplement vivre pleinement les choses, de cultiver un affect. Pour cela il faut traîner ses guêtres encore et encore. Passer 50 fois aux mêmes endroits, s'imprégner de l'atmosphère, humer les couleurs et les humeurs, porter son regard là où l’on ne l'attend pas.

Alors peut-on prétendre à quelque peu d'originalité, à un regard authentique, finalement décalé, car totalement subjectif, unique donc. Voici cette histoire visuelle du festival de Locarno, une parmi d’autres, faite de nombreuses rencontres, de journées à arpenter les pavés sous un soleil de plomb, de nuits festives, de beaucoup de sueur, et d'accidents photographiques recherchés.